DU PAYSAGE… chapitre 2

La N5 Galerie vous propose une incursion dans des interprétations mentales du paysage, sujet cher à tant de créateurs d’hier et d’aujourd’hui. Reconnue officiellement comme un genre artistique à partir 16e siècle, le paysage a emprunté de multiples courants (classique, romantique, réaliste, impressionniste, …) jusqu’à s’affranchir des codes de la représentation. Cadre idéal pour la narration, la réflexion personnelle de l’artiste dans ses œuvres est l’une des caractéristiques singulières de ce mouvement perpétuellement réinterprété. Faisant suite à l’exposition éponyme présentée à la galerie en 2020 ( https://n5galeriemontpellier.com/2020/09/16/du-paysage/ ), nous vous invitons aujourd’hui à parcourir les univers de Guiome David, Florence Mirol, Dominique Nicolas et Patricia Stheeman.

Guiome David est un artiste peintre contemporain, électron libre et provocateur, qui refuse de s’enfermer dans un style unique. Après avoir revisité la peinture de nu classique, l’autoportrait, croqué des cimetières, … l’artiste arpente cette fois-ci le paysage à l’huile, son médium de prédilection. Une thématique vaste qui lui offre de grandes opportunités d’interprétation. Il renouvelle le genre avec une série d’œuvres intitulée Repaysage. La gestuelle, les couleurs déclinables à l’infini ou encore la narration qui tend vers une échappée hors du tableau lui-même, bousculent le style académique sans que jamais l’artiste ne cède sur la technique. De son regard singulier, Guiome David nous invite à nous écarter des sentiers tracés pour découvrir la poésie de la peinture. « Ma peinture se souvient de sa palette. Elle s’habille en seconde main et mange à tous les ateliers. Elle m’accompagne librement jusqu’au crépuscule. » G. David

Guiome David est né en 1965 à Rouen. Il vit et travaille actuellement dans le Gard. Diplômé de l’École de beaux-arts de Rouen – DNSEP 1989.

« Repaysage 16 » Huile sur papier, 130 cm x 117 cm

Les travaux de l’artiste photographe Florence Mirol sont des projections. Elle réutilise ses propres images, les reconstruis, les superpose, les brise, les renouvelle. La photographie est utilisée ici comme une matière. Il s’agit d’une vision transposée, chaotique et rassemblée. Comme un journal de voyage photographique, il y a une trame narrative à travers ces lieux traversés, les paysages et les textes ponctuent ces passages. Ce qui intéresse l’artiste quand elle manipule ses images, ce sont leur apparition, sans aucune retouche numérique, c’est comment elles se transforment et évoluer à travers son travail et dans le temps, c’est l’éruption de leur détérioration ou de leur émergence, la disparition d’une réalité à travers la fiction, le rêve, les souvenirs. En revenant sur ses images il y a une sorte d’écoulement du temps, une nouvelle vision, un recyclage de la photographie morte vers une photographie en mouvement ou l’imagination et l’émotion sont réactivées.

Florence Mirol est née en 1973 à Drancy. Elle vit et travaille actuellement dans le Gard. Diplômée des Beaux-arts de Nîmes – DNSAP / DNSEP 1995-2000
En 2006 son travail photographique rejoint la collection permanente du Musée d’art contemporain le Carré d’art de la ville de Nîmes.

« À 3 dans l’aube » photographie, 68 cm x 80 cm (extrait de l’œuvre)

Scientifique de carrière et désormais artiste plasticien, Dominique Nicolas pratique l’art du collage par l’association insolite, souvent drôle et toujours poétique de plusieurs réalités. Dans la série des œuvres présentées ici, l’artiste s’est concentré sur l’un des éléments vivants les plus marquant d’un paysage : l’arbre. Outre les considérations écologiques, économiques, esthétiques que nous pouvons lui prêter, il est souvent un repère, nous permettant de nous orienter. Son ancrage dans un lieu nous procure sérénité et rassurance vis-à-vis des adaptations à vivre dans un environnement en perpétuel mouvement. Grâce à ses scalpels aiguisés, l’artiste découpe méticuleusement ces arbres dans un ouvrage recueil de dessins (de deux créateurs paysagistes italiens, Césaré Leonardi et Franca Stasi) destiné à servir de modèles pour visualiser le devenir de parcs paysagés depuis leur plantation jusqu’à différents âges. Puis il entreprend un minutieux et surprenant assemblage instaurant une communion confidentielle entre l’humain et le végétal. Ici un banc ou une chaise symbolise l’intimité, là un engin de chantier viendrait rompre l’harmonie entre ces deux êtres vivants. Cet arbre, isolé de son environnement éveille le visiteur à une perception nouvelle faisant appel à ses propres ressentis. Entre une réflexion sur les interactions art-science et une anthropologie des relations de l’homme à la nature, cette série de collages ne laissera personne indifférent.

Dominique Nicolas est née en 1947 à Paris. Il vit et travaille dans actuellement dans l’Hérault. Depuis les années 2000, il concentre tout son temps à son travail d’artiste plasticien.

« Hiver » collage papier sur papier, 50 cm x 70 cm

L’artiste plasticienne Patricia Stheeman situe son travail dans l’idée de passage, de parcours et d’instants. Entre narration et découvertes géographiques, elle conçoit ses œuvres comme une médiation poétique sur le réel. Son intention est certes de représenter un paysage, mais aussi d’aller à la racine de la sensation et des éléments qui composent ce dernier. Avec patience et en utilisant le « peu » (poussière d’ocre glanée, encres en lavis), elle construit un paysage qui renouvèle notre regard en déstructurant les codes du genre : ciel / horizon/ terre. La feuille de papier de soie, support de prédilection de l’artiste, est repliée, froissée ou en superpositions de strates solidifiées. Ses œuvres se font volumes et révèlent des reliefs mystérieux par des jeux de transparences délicates ou des concrétions denses. À la fois fragments de temps et de paysages, son travail emprunte une direction abstraite et fait apparaître sa substance poétique. Patricia Stheeman étreint le paysage avec pour seule règle celle de le réinventer et de s’en étonner sans cesse.

Patricia Stheeman est née en 1965 à Marseille. Elle vit et travaille actuellement dans l’Aude.Titulaire d’une maîtrise d’arts plastiques de l’Université de Provence, Aix-en-Provence – 1988 Certificat de 5e année de la Kunstacadémie de Tilburg aux Pays Bas (1993), dont une année de spécialisation art des Beaux-arts de Marseille Luminy (1987/88)

« Retour » lavis d’encre sur papier, 26 cm x 38 cm

“ Du paysage… Chapitre 2
Guiome David, Florence Mirol, Dominique Nicolas et Patricia Stheeman
Exposition du 14 octobre au 19 novembre 2022
Vernissage le 13 octobre 2022 à partir de 17h, en présence des artistes

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MISES EN SCÈNE

« Toute œuvre d’art est un irréel » *
L’exposition propose une balade onirique et sensible entre représentation et imaginaire. Les artistes Nicolas Pincemin et Anne Saligan ouvrent notre regard au-delà d’une réalité immédiate, en utilisant une variation de médiums et de motifs comme espace d’expérimentations. Chacun, avec sa singularité, bouscule la notion de lecture et donc notre rapport à l’œuvre. L’image se forme dans le cerveau, sur le papier ou sur la toile, ce n’est juste qu’une question de support.
* in L’imaginaire, essai de Jean Paul Sartre

Les tableaux de Nicolas Pincemin, tant par les effets picturaux, par leur facture, leur composition et les sujets abordés, appartiennent à un courant de la peinture contemporaine qui s’appuie sur une tradition classique de la peinture moderne. Le paysage, sujet récurrent dans le travail de l’artiste, devient un objet d’étude qu’il dissèque, questionne et déconstruit. En y intégrant un glossaire de formes comme une suite d’acrobaties visuelles, la toile devient une sorte de théâtre. Plan sur plan, élément sur élément, son œuvre se construit comme une mise en dialogue de constituants hétérogènes entrant en résonance les uns avec les autres et qui malmènent alors l’image. Élaborant avec méthode une sorte de désordre sur la toile, l’artiste réorganise complètement la lecture. Ce jeu de plans en cascades, d’effets de figuration abordés, de variations de médiums déstabilise notre regard, nous sort d’un état contemplatif et nous incite à chercher, au-delà du visible immédiat, une réalité plus sous-terraine et fuyante.

Cabane IV – Nicolas Pincemin – sérigraphie encre et acrylique sur toile – 65 cm x 50 cm – 2020

Nicolas Pincemin vit et travaille à Marseille (Bouches du Rhône) Formation :
2001 Licence d’arts plastiques, Université d’Aix-Marseille.
2000 Diplôme national supérieur en expression plastique (Félicitations du jury), École Supérieure des Arts Décoratifs (ESAD) de Strasbourg.
1998 Diplôme national en arts plastiques (avec mention), ESAD de Strasbourg.
Son travail est présent dans des collections publiques comme le Fonds communal de la Ville de Marseille et encore le Fonds régional d’art contemporain de la Région PACA.
Son travail a également fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, notamment au Centre d’art contemporain Chapelle Saint-Jacques en 2019, à la Maison du livre, du son et de l’image de Villeurbanne en 2013 ou au Château de Ratilly (Bourgogne) en 2018.

Anne Saligan est une artiste pluridisciplinaire qui joue habilement de la métaphore pour bousculer l’idée première de la représentation. Dans les deux séries présentées, Quelque part, un paysage et Chutes de motifs, c’est tant le geste qui commande que les matériaux utilisés qui décident. Il est question de rassembler, de composer à partir de chutes de l’atelier. Bien plus que sa capacité à représenter une réalité, le jeu de l’artiste en questionne ici les fragments et use des moyens plastiques pour une autre figuration. Dans Chutes de motifs, l’artiste s’inspire de morceaux de verre, de pièces de porcelaine, de débris d’objets décoratifs ou utilitaires parmi les plus courants de la vie quotidienne. Ces morceaux ont des formes résiduelles plus abstraites et alors motifs par des jeux de répétition, invasion, propagation, extension, assemblage, disparition, dissolution…
À la manière de l’art japonais du Kintsugi, Anne Saligan dépasse une fois encore la question de la représentation. Acceptant les fissures de l’objet, l’artiste soigne les blessures d’une histoire passée et crée une œuvre contemporaine sous forme d’installation, comme pour opérer ses propres réparations.

Quelque part, un paysage (titre de la série) – Anne Saligan – collage sur papier – 30 cm x 40 cm – 2021

Anne Saligan vit et travaille à Roquemaure (Gard)
Formation :
2006 DNSEP Peinture, École supérieure d’art d’Avignon.
2000 DNAP Multimédia, École des beaux-arts de Poitiers.
1996 Maîtrise de sciences et techniques Information et communication d’entreprise, Université du Futuroscope.
Elle est également professeur d’arts plastiques en collège depuis 2015.

MISES EN SCÈNE
une exposition de Nicolas Pincemin et Anne Saligan
Du 5 février au 12 mars 2022
Vernissage le 4 février 2022, de 17h à 20h, en présence des artistes

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DU PAYSAGE …

La N5 Galerie et Le lieu multiple montpellier s’unissent à nouveau pour vous proposer une incursion dans des interprétations mentales du paysage, sujet cher à tant de créateurs d’hier et d’aujourd’hui. À la N5 Galerie, invitons-nous à parcourir les univers de Laure Boin, Alexandre Gilibert, Yves Helbert et Armelle de Sainte Marie.
EXPOSITION PROLONGÉE DU 13 AU 30 JANVIER 2021

L’Artiste contemporaine Laure Boin est connue pour ses « Bondieuseries » iconoclastes, ses « Animus » à la mine de plomb, que vous avez pu découvrir à la N5 Galerie en 2016 et 2019. Ici elle nous surprend avec son travail de peinture sur les paysages cévenols. L’artiste utilise pour cette série une technique très classique/impressionniste de peinture à l’huile. Au travers de ces « verdures », elle replonge dans les images fortes de son enfance ; explore le mystère et la beauté parfois sombre, attirante et ténébreuse des tunnels de feuillages, chemins initiatiques, passages vers une « terra incognita ». Ses paysages en grand ou petits formats sont souvent saisis juste avant l’orage ou juste avant la nuit, instants chassés où l’ombre et la lumière jouent avec les tonalités.

Exposition "DU PAYSAGE ..." - N5 Galerie - Montpellier

Le travail d’Alexandre Gilibert s’élabore autour des questions liées du paysage et du dessin, lieux communs de l’histoire de l’art. Les vues que l’artiste propose instaurent une scénographie de l’absence et des éléments naturels qui les composent (végétation, étendues, reliefs, cours d’eau, …). Ses dessins, par leur frontalité, s’avèrent davantage redevables aux méandres d’un Jackson Pollock qu’à l’espace serein et articulé d’un Nicolas Poussin. Leur dimension photoréaliste doit être aussi comprise comme trace d’un passage du registre de l’image photographique à celui sensuel du dessin pur, où seul varie la densité de la couche de pastel noir. Ce rapport à un paysage naturel par le biais d’intermédiaires plastiques et graphiques rend visible mais aussi lisible ce qui autrement resterait inaperçu ou simplement chaotique. Le dessin de paysage obtenu permet ainsi de « prendre connaissance du terrain » et d’en dégager les lignes de forces qui le structurent…

Exposition "DU PAYSAGE ..." - N5 Galerie - Montpellier

À la fois artiste et historiographe d’une histoire de l’art, Yves Helbert puise ses références dans des œuvres emblématiques qu’il revisite et réactualise. Il ajoute au dessin au graphite une seconde réalité, calligraphiée et troublante que chacun pourra ajuster selon sa propre histoire : au trait sûr et minutieux, des « titres » sont juxtaposés, créant un trouble… Ces expressions « imagées » et courantes de la langue française paraissent associées de manière arbitraire (clin d’œil malicieux au surréalisme de Magritte), tout en restant dans les thèmes qui sous-tendent les interrogations de l’artiste : rapport à la nature, à la politique, à la nostalgie, à l’esthétique… Si l’histoire de l’Art nous a habitués pendant des siècles à distinguer art du paysage et art du portrait, Yves Helbert a décidé de mêler les deux en donnant la part belle à l’humain et à ces personnages imaginaires plus grands que nature.

Exposition "DU PAYSAGE ..." - N5 Galerie - Montpellier

À travers ses dessins et peintures, l’artiste Armelle de Sainte Marie nous transporte dans des paysages intérieurs, chimériques, parfois organiques. Elle développe un univers qui propose des espaces suspendus, tendus entre presque-figuration et abstraction, des géographies imaginaires ambiguës. On y trouve des motifs récurrents qui évoquent végétaux, minéraux, milieux aquatiques. L’artiste s’intéresse à la vitalité, a  l’entropie, à la transmutation. Ses compositions en mouvements ou flottantes, dans lesquelles les formes semblent engendrer elles-mêmes leurs propres fantasmagories. Ce qui est présenté au regard est suggestion, sans que les moyens picturaux utilisés ne tentent une imitation ou une représentation définitive. Un mouvement omniprésent, un monde qui bruisse…

Exposition "DU PAYSAGE ..." - N5 Galerie - Montpellier

“ DU PAYSAGE …” une exposition de Laure Boin, Alexandre Gilibert,
Yves Helbert et Armelle de Sainte Marie.
Exposition du 4 novembre au 31 décembre 2020
du mercredi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h30 et sur RDV
Vernissage mardi 3 novembre 2020 à partir de 17h en présence des artistes.
(vernissage annulé pour cause d’interdiction liée à la crise du COVID 19)
EXPOSITION PROLONGÉE DU 13 AU 30 JANVIER 2021

Le lieu multiple montpellier propose pour sa part de découvrir les travaux de Virginie Blanchard, Océane Moussé et Jérôme Souillot, toujours dans le cadre de l’exposition « Du paysage … » visible sur les deux galeries partenaires.

LA PRESSE EN PARLE

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Armelle de Sainte Marie

Armelle de Sainte Marie

Alexandre Gilibert

Alexandre Gilibert

Laure Boin

Laure Boin

Yves Helbert

Yves Helbert