
« Toute œuvre d’art est un irréel » *
L’exposition propose une balade onirique et sensible entre représentation et imaginaire. Les artistes Nicolas Pincemin et Anne Saligan ouvrent notre regard au-delà d’une réalité immédiate, en utilisant une variation de médiums et de motifs comme espace d’expérimentations. Chacun, avec sa singularité, bouscule la notion de lecture et donc notre rapport à l’œuvre. L’image se forme dans le cerveau, sur le papier ou sur la toile, ce n’est juste qu’une question de support.
* in L’imaginaire, essai de Jean Paul Sartre
Les tableaux de Nicolas Pincemin, tant par les effets picturaux, par leur facture, leur composition et les sujets abordés, appartiennent à un courant de la peinture contemporaine qui s’appuie sur une tradition classique de la peinture moderne. Le paysage, sujet récurrent dans le travail de l’artiste, devient un objet d’étude qu’il dissèque, questionne et déconstruit. En y intégrant un glossaire de formes comme une suite d’acrobaties visuelles, la toile devient une sorte de théâtre. Plan sur plan, élément sur élément, son œuvre se construit comme une mise en dialogue de constituants hétérogènes entrant en résonance les uns avec les autres et qui malmènent alors l’image. Élaborant avec méthode une sorte de désordre sur la toile, l’artiste réorganise complètement la lecture. Ce jeu de plans en cascades, d’effets de figuration abordés, de variations de médiums déstabilise notre regard, nous sort d’un état contemplatif et nous incite à chercher, au-delà du visible immédiat, une réalité plus sous-terraine et fuyante.

Nicolas Pincemin vit et travaille à Marseille (Bouches du Rhône) Formation :
2001 Licence d’arts plastiques, Université d’Aix-Marseille.
2000 Diplôme national supérieur en expression plastique (Félicitations du jury), École Supérieure des Arts Décoratifs (ESAD) de Strasbourg.
1998 Diplôme national en arts plastiques (avec mention), ESAD de Strasbourg.
Son travail est présent dans des collections publiques comme le Fonds communal de la Ville de Marseille et encore le Fonds régional d’art contemporain de la Région PACA.
Son travail a également fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, notamment au Centre d’art contemporain Chapelle Saint-Jacques en 2019, à la Maison du livre, du son et de l’image de Villeurbanne en 2013 ou au Château de Ratilly (Bourgogne) en 2018.
Anne Saligan est une artiste pluridisciplinaire qui joue habilement de la métaphore pour bousculer l’idée première de la représentation. Dans les deux séries présentées, Quelque part, un paysage et Chutes de motifs, c’est tant le geste qui commande que les matériaux utilisés qui décident. Il est question de rassembler, de composer à partir de chutes de l’atelier. Bien plus que sa capacité à représenter une réalité, le jeu de l’artiste en questionne ici les fragments et use des moyens plastiques pour une autre figuration. Dans Chutes de motifs, l’artiste s’inspire de morceaux de verre, de pièces de porcelaine, de débris d’objets décoratifs ou utilitaires parmi les plus courants de la vie quotidienne. Ces morceaux ont des formes résiduelles plus abstraites et alors motifs par des jeux de répétition, invasion, propagation, extension, assemblage, disparition, dissolution…
À la manière de l’art japonais du Kintsugi, Anne Saligan dépasse une fois encore la question de la représentation. Acceptant les fissures de l’objet, l’artiste soigne les blessures d’une histoire passée et crée une œuvre contemporaine sous forme d’installation, comme pour opérer ses propres réparations.

Anne Saligan vit et travaille à Roquemaure (Gard)
Formation :
2006 DNSEP Peinture, École supérieure d’art d’Avignon.
2000 DNAP Multimédia, École des beaux-arts de Poitiers.
1996 Maîtrise de sciences et techniques Information et communication d’entreprise, Université du Futuroscope.
Elle est également professeur d’arts plastiques en collège depuis 2015.
MISES EN SCÈNE
une exposition de Nicolas Pincemin et Anne Saligan
Du 5 février au 12 mars 2022
Vernissage le 4 février 2022, de 17h à 20h, en présence des artistes
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