PEINTURES

La peinture a toujours été considérée, par les critiques ou par les institutions, comme une forme d’expression artistique noble, imposant une soumission au passé et au poids de la tradition. Elle s’est faite plus rare dans les espaces d’exposition dans les années 60, jusqu’à même imaginer sa disparition au profit d’autres formes de productions artistiques à la naissance des mouvements d’avant-garde. Il faudra attendre les années 2000 pour parler de « renaissance » de la peinture. La désacralisation est enfin assumée et la peinture devient un médium utilisé dans l’art au même rang que la sculpture, la photographie… L’émancipation de l’artiste du 21e siècle permet ainsi de montrer l’ampleur et la richesse des possibilités liées à cette pratique.

Cette nouvelle exposition intitulée [ Peintures ] présente 5 artistes contemporains, 5 regards singuliers qui questionnent la notion de lecture et notre rapport à l’œuvre. Autant de représentations, de narrations, qui bousculent le style académique sans que jamais les artistes ne cèdent sur la technique.

Cassandre Fournet nous propose une déambulation citadine à la manière d’un archivage archéologique sensible. Avec une incroyable modernité et une maîtrise technique qui transfigure le banal, l’artiste révèle ici l’empreinte du temps et l’impact de l’humain sur son environnement. Ses éléments de chantier, containers et autres mobiliers urbains feront face aux élégantes verdures et aux compositions florales de Laure Boin. Avec une facture d’apparence classique laissant la part belle à l’imaginaire, l’artiste replonge dans les images fortes de son enfance et nous transporte aux frontières d’un onirisme ramenant au mystère et à la curiosité de la découverte. Tout proche, naviguant entre abstraction et figuration, entre nature morte et paysage, les œuvres de Chrystèle Gonçalvès nous offrent de voluptueuses escapades. Sa peinture s’élabore d’une façon intuitive, dans une prolifération organique d’où germent des ombres laissant éclore une multitude d’espaces temporels. Tel une mise en lumière d’une plénitude mélodieuse dont nous ne serions que les spectateurs passifs et délectés. Anne Saligan quant à elle poursuit son introspection dans le motif avec une série de peintures sur tissus et sur toile d’une foisonnante richesse picturale. Elle revisite les codes décoratifs, les représentations et les usages des élément graphiques de la tapisserie pour les transposer dans une étonnante modernité. Enfin, en revisitant le genre du paysage dans l’art, Guiome David nous immerge dans une grande liberté créative et nous invite à nous écarter des sentiers tracés pour découvrir la poésie de la peinture. La gestuelle, les couleurs déclinables à l’infini ou encore la narration qui tend vers une échappée hors du tableau lui-même, bousculent le style académique.

L’intention onirique des artistes est ici mise en avant, tout en laissant libre interprétation au spectateur. Cette exposition estivale saura, pour sûr, conquérir l’amateur avisé et le collectionneur d’art.

[ Peintures ] de Laure Boin, Guiome David, Cassandre Fournet, Chrystèle Gonçalves et Anne Saligan
Exposition du 26 mai au 22 juillet 2023
du mercredi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h30
Vernissage le jeudi 25 mai 2023, à partir de 17h, en présence des artistes

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DU PAYSAGE… chapitre 2

La N5 Galerie vous propose une incursion dans des interprétations mentales du paysage, sujet cher à tant de créateurs d’hier et d’aujourd’hui. Reconnue officiellement comme un genre artistique à partir 16e siècle, le paysage a emprunté de multiples courants (classique, romantique, réaliste, impressionniste, …) jusqu’à s’affranchir des codes de la représentation. Cadre idéal pour la narration, la réflexion personnelle de l’artiste dans ses œuvres est l’une des caractéristiques singulières de ce mouvement perpétuellement réinterprété. Faisant suite à l’exposition éponyme présentée à la galerie en 2020 ( https://n5galeriemontpellier.com/2020/09/16/du-paysage/ ), nous vous invitons aujourd’hui à parcourir les univers de Guiome David, Florence Mirol, Dominique Nicolas et Patricia Stheeman.

Guiome David est un artiste peintre contemporain, électron libre et provocateur, qui refuse de s’enfermer dans un style unique. Après avoir revisité la peinture de nu classique, l’autoportrait, croqué des cimetières, … l’artiste arpente cette fois-ci le paysage à l’huile, son médium de prédilection. Une thématique vaste qui lui offre de grandes opportunités d’interprétation. Il renouvelle le genre avec une série d’œuvres intitulée Repaysage. La gestuelle, les couleurs déclinables à l’infini ou encore la narration qui tend vers une échappée hors du tableau lui-même, bousculent le style académique sans que jamais l’artiste ne cède sur la technique. De son regard singulier, Guiome David nous invite à nous écarter des sentiers tracés pour découvrir la poésie de la peinture. « Ma peinture se souvient de sa palette. Elle s’habille en seconde main et mange à tous les ateliers. Elle m’accompagne librement jusqu’au crépuscule. » G. David

Guiome David est né en 1965 à Rouen. Il vit et travaille actuellement dans le Gard. Diplômé de l’École de beaux-arts de Rouen – DNSEP 1989.

« Repaysage 16 » Huile sur papier, 130 cm x 117 cm

Les travaux de l’artiste photographe Florence Mirol sont des projections. Elle réutilise ses propres images, les reconstruis, les superpose, les brise, les renouvelle. La photographie est utilisée ici comme une matière. Il s’agit d’une vision transposée, chaotique et rassemblée. Comme un journal de voyage photographique, il y a une trame narrative à travers ces lieux traversés, les paysages et les textes ponctuent ces passages. Ce qui intéresse l’artiste quand elle manipule ses images, ce sont leur apparition, sans aucune retouche numérique, c’est comment elles se transforment et évoluer à travers son travail et dans le temps, c’est l’éruption de leur détérioration ou de leur émergence, la disparition d’une réalité à travers la fiction, le rêve, les souvenirs. En revenant sur ses images il y a une sorte d’écoulement du temps, une nouvelle vision, un recyclage de la photographie morte vers une photographie en mouvement ou l’imagination et l’émotion sont réactivées.

Florence Mirol est née en 1973 à Drancy. Elle vit et travaille actuellement dans le Gard. Diplômée des Beaux-arts de Nîmes – DNSAP / DNSEP 1995-2000
En 2006 son travail photographique rejoint la collection permanente du Musée d’art contemporain le Carré d’art de la ville de Nîmes.

« À 3 dans l’aube » photographie, 68 cm x 80 cm (extrait de l’œuvre)

Scientifique de carrière et désormais artiste plasticien, Dominique Nicolas pratique l’art du collage par l’association insolite, souvent drôle et toujours poétique de plusieurs réalités. Dans la série des œuvres présentées ici, l’artiste s’est concentré sur l’un des éléments vivants les plus marquant d’un paysage : l’arbre. Outre les considérations écologiques, économiques, esthétiques que nous pouvons lui prêter, il est souvent un repère, nous permettant de nous orienter. Son ancrage dans un lieu nous procure sérénité et rassurance vis-à-vis des adaptations à vivre dans un environnement en perpétuel mouvement. Grâce à ses scalpels aiguisés, l’artiste découpe méticuleusement ces arbres dans un ouvrage recueil de dessins (de deux créateurs paysagistes italiens, Césaré Leonardi et Franca Stasi) destiné à servir de modèles pour visualiser le devenir de parcs paysagés depuis leur plantation jusqu’à différents âges. Puis il entreprend un minutieux et surprenant assemblage instaurant une communion confidentielle entre l’humain et le végétal. Ici un banc ou une chaise symbolise l’intimité, là un engin de chantier viendrait rompre l’harmonie entre ces deux êtres vivants. Cet arbre, isolé de son environnement éveille le visiteur à une perception nouvelle faisant appel à ses propres ressentis. Entre une réflexion sur les interactions art-science et une anthropologie des relations de l’homme à la nature, cette série de collages ne laissera personne indifférent.

Dominique Nicolas est née en 1947 à Paris. Il vit et travaille dans actuellement dans l’Hérault. Depuis les années 2000, il concentre tout son temps à son travail d’artiste plasticien.

« Hiver » collage papier sur papier, 50 cm x 70 cm

L’artiste plasticienne Patricia Stheeman situe son travail dans l’idée de passage, de parcours et d’instants. Entre narration et découvertes géographiques, elle conçoit ses œuvres comme une médiation poétique sur le réel. Son intention est certes de représenter un paysage, mais aussi d’aller à la racine de la sensation et des éléments qui composent ce dernier. Avec patience et en utilisant le « peu » (poussière d’ocre glanée, encres en lavis), elle construit un paysage qui renouvèle notre regard en déstructurant les codes du genre : ciel / horizon/ terre. La feuille de papier de soie, support de prédilection de l’artiste, est repliée, froissée ou en superpositions de strates solidifiées. Ses œuvres se font volumes et révèlent des reliefs mystérieux par des jeux de transparences délicates ou des concrétions denses. À la fois fragments de temps et de paysages, son travail emprunte une direction abstraite et fait apparaître sa substance poétique. Patricia Stheeman étreint le paysage avec pour seule règle celle de le réinventer et de s’en étonner sans cesse.

Patricia Stheeman est née en 1965 à Marseille. Elle vit et travaille actuellement dans l’Aude.Titulaire d’une maîtrise d’arts plastiques de l’Université de Provence, Aix-en-Provence – 1988 Certificat de 5e année de la Kunstacadémie de Tilburg aux Pays Bas (1993), dont une année de spécialisation art des Beaux-arts de Marseille Luminy (1987/88)

« Retour » lavis d’encre sur papier, 26 cm x 38 cm

“ Du paysage… Chapitre 2
Guiome David, Florence Mirol, Dominique Nicolas et Patricia Stheeman
Exposition du 14 octobre au 19 novembre 2022
Vernissage le 13 octobre 2022 à partir de 17h, en présence des artistes

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