DRAWING DRAW #9

Le lieu multiple montpellier et la N5 Galerie font leur rentrée à l’unisson avec la neuvième édition du salon du dessin contemporain Drawing draw, qui propose des regards croisés d’artistes autour de la pratique du dessin, sous des formes diverses. Cette année nous vous proposons de découvrir les travaux de Tamina Beausoleil, Joëlle Bondil, Maria Clark, Bruno Mercet, Mona Laure Millet et Vincent Puren.

À la N5 Galerie, découvrons le travail de Joëlle Bondil, Bruno Mercet et Vincent Puren.

Les deux séries présentées par Joële Bondil témoignent de ce qui ne se représente pas « comme ça » et pour lequel le terme « paysage » ne conviendrait pas. Elle cherche par ailleurs une voie plastique de l’entre deux où faire dialoguer le sensible, la mémoire, les impressions. La série « Champ-contrechamp » est composée de dessins réalisés in situ (sorte de chronique parfois nommée « journal de l’ordinaire »). Tout part d’un protocole préétabli mais jamais figé (médium, couleurs, outils, support, …). Le dessin va naître de l’immersion dans un lieu imprévu ou un territoire repère. La série « Impression/notation » fait quant à elle partie des retours à l’atelier, se référant ainsi à la mémoire, à la trace pour créer un espace sensible. Tisser, entrecroiser les gestes et les médias, les transparences, les formes sont des pratiques fondamentales dans sa recherche.

« Impressions/notation », Aquarelle, impression eau forte, crayon aquarelle et sec,
graphite sur papier Unica, 26×20 cm, 2023, Joëlle Bondil

Enfant, Bruno Mercet regardait son père, maître d’oeuvre en bâtiment, dessiner sur calque des plans de maison, influençant son goût pour la mesure et la précision. Vers l’âge de 12 ans, il visite l’atelier du peintre lithographe et cinéaste Pierre Bichet dont les compositions épurées de ses paysages d’hiver le marquent profondément. Après des études à l’École des Beaux-Arts de Besançon, il s’installe dans la région où il expérimente le dessin, la photographie, la vidéo et les installations ludiques et éphémères en milieu urbain, qui l’amènent au hasard des rencontres à s’initier à l’art performance. Éclectique de manière générale, son travail est intimement lié à son quotidien où les objets ordinaires qu’il affectionne avec tendresse tiennent une place particulière dans ses créations, révélant un univers aussi drôle et poétique qu’absurde et dérisoire.

« Le petit cirque des objets n°1 » (polyptyque), Pastels gras sur medium,
36×31,5 cm (x6), 2022, Bruno Mercet

À travers un regard contemplatif, Vincent Puren cherche à capter la fragilité de nos existences et par extension de celle du monde qui nous entoure. Des cadrages parfois serrés laissent souvent les visages hors champ ou partiellement dissimulés, tandis que la peau, frontière entre l’être et le monde, occupe une place centrale. Ses personnages, dans leur simplicité naturelle et leur sensualité discrète, se révèlent dans des instants de proximité fragile. Son langage visuel, entre mystère et poésie, propose au regardeur une immersion dans un espace intime, une invitation à dans une quête de moments suspendus où le temps semble s’étirer. À la suite de deux résidences de production (réalisées les étés 2024 et 2025 au lieu multiple montpelllier), l’artiste nous propose de découvrir son interprétation des caractères iconographiques de Saint Roch de Montpellier, saint protecteur et guérisseur éminemment charismatique.

« Saint Roch », Aquarelle sur papier, 40x30cm, 2025, Vincent Puren

Et au lieu multiple montpellier, pour la suite de l’exposition, vous pourrez découvrir le travail de Tamina Beausoleil, Maria Clark et Mona Laure Millet.

9è édition du salon du dessin contemporain DRAWING DRAW
– Ouverture le jeudi 4 septembre 2025 dès 17h au lieu multiple montpellier
– Ouverture le vendredi 5 septembre 2025 dès 17h à la N5 Galerie
Expositions du 5 septembre au 4 octobre 2025

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NO PROHIBIDA chapitre 2

Nous sommes heureux de vous présenter, suite à une première édition en 2020, le second chapitre d’une exposition intitulée [ NO PROHIBIDA ], une vision subtile, plurielle et décloisonnée du sexe, des fantasmes et du désir à travers le regard de 26 artistes, soit plus d’une centaine d’œuvres sublimant les corps, les sexualités et l’érotisme.

Depuis l’Antiquité les artistes ne cessent d’interpréter le désir amoureux, de saisir une pulsion charnelle : c’est l’instinct le plus universel dans l’histoire de l’homme à travers l’art. L’érotisme a inspiré quelques-unes des plus belles créations de l’histoire de l’art (peintures de Botticelli, sculptures de Michel-Ange, Rodin ou Louise Bourgeois pour ne citer qu’eux). Mais voilà, ce qui est considéré comme beau et sensuel par l’un, est jugé lascif et obscène par l’autre. De nombreux artistes, en leur temps, en ont d’ailleurs fait les frais (Courbet et L’origine du monde, Rembrandt et Le lit à la Française, ou plus proche de nous des artistes comme Nan Goldin, Mapplethorpe, …). L’érotisme et la sexualité dans l’histoire de l’art ne s’expriment pas de la même façon au fil des siècles. La création suit l’évolution de la société, se faisant plus explicite aux périodes libérées. … Et ce n’est pas sans poser problème ! Hier, aujourd’hui et inévitablement demain.

Cette exposition regroupe 26 artistes contemporains de tous bords, de tous poils qui travaillent aussi bien la vidéo que la photographie, la peinture, le collage, la sculpture le dessin ou même la broderie ! Les multiples représentations et sujets sont ici également abordés par les artistes qui suggèrent, dévoilent à peine ou laissent voir et affichent clairement l’intention.

La question d’identité, ici photographiée par Nathalie Sapin avec pour sujet l’alter-ego de Nicolas Marquet, côtoie le corps à corps avec la matière des sculptures aux formes anatomiques de Dominique Lonchampt. Le fétichisme du latex, représenté dans les peintures de Marie-Charlote Nouza, fait face à l’inquiétante frontière entre humanité et bestialité abordée dans les dessins de Tamina Beausoleil. Le bondage, la fessée, représentés dans les illustrations de Céline Achour, s’affichent à côté de la pensée libertaire – ode à l’hédonisme – des broderies de Yasmine Blum. Céline Turlotte et Jérémy Bindi s’approprient, quant à eux, le territoire de la sexualité avec des œuvres à la fois anthropomorphiques, troublantes et ludiques, pendant que Julie Dalmon amplifie la dimension érotique de son travail par l’organicité du support utilisé (dessin sur peau tendue). Avec ses tirages noir & blanc l’artiste photographe Joseph Caprio dépasse les clivages classiques du nu masculin et des multiples possibilités du couple. Le reflet de nos fantasmes brulants et de nos rêves torrides couché sur papier brûlé par Mme S. flirte avec l’hyperréalisme des dessins de Maxime Lemoyne, qui nous montre ce qu’habituellement on dissimule (une façon pour lui de « fouiller l’intime »). L’autoportrait, genre à part entière dans l’histoire de l’art, est également représenté ici avec les œuvres des photographes Piert Dvarrack et Olivier Rebufa. Quand le premier questionne notre rapport à l’intime, le second pose aux côtés de la célèbre poupée Barbie dans des mises en scène à l’attitude joyeuse qui convoquent amour/sexe, beauté/luxe et volupté. L’interface entre l’intérieur et l’extérieur du corps, explorée dans les dessins de Maria Clark et la question de la relation fusionnelle entre l’artiste, son œuvre, ses représentations, avec les aquarelles à la langue de AE ou encore les gouaches de Stella Rinke, sont des thèmes également abordés ici, propices à désorienter notre observation et notre interprétation. Peter Lökös tend aussi à changer notre point de vue de la réalité et à ouvrir notre perception vers la ré-interprétation avec sa peinture sur le corps flottant, déroutant, viscéral, métaphysique. Certains artistes abordent la sexualité et le corps avec humour et décalage. C’est le cas ici avec les collages image/texte de Dominique Nicolas, les jubilatoires dessins de Julien Griffaud, les fantaisistes sculptures/objets domestiques et religieux de Atty Bax qui glorifient nos caractéristiques sexuelles et matérialise l’érotisme … ou encore le travail en technique mixte de Laure Boin qui réinterprète les notions de vice et de vertu. Caroline Riegert invente des vies et des histoires en peignant des scènes érotiques des années 20 et en les associant à d’anciens clichés photographiques d’inconnus. À l’inverse de l’artiste Vincent Puren qui propose, avec ses aquarelles, le début d’une histoire onirique, d’un sentiment, d’une sensation, … La suite, c’est au regardeur qu’il laisse le soin de la raconter. Tout comme Maxime Parodi qui présente des dessins intitulés « autofictions » sous forme d’arrêt sur image laissant libre cours à notre imaginaire, afin que nous inventions l’amont ou l’aval de l’histoire.

Nombreux sont les clins d’œil aux traditions érotiques, variées sont les représentations sexuelles évoquées, tous les travaux présentés ici ont l’intention forte de sublimer le corps et l’érotisme au-delà des tabous et préjugés existants. La multiplicité de ces représentations et des médias nous offre décidément de bien voluptueuses émotions ! Mais ce que le public, a-mateur d’art, peut voir se confond rapidement à ce qu’il peut songer. L’œuvre d’art est ici liée à un imaginaire fantasmatique et les désirs se confrontent souvent à une réalité différente.

Retour sur l’édition de l’exposition NO PROHIBIDA 2020

NO PROHIBIDA chapitre 2
Avec Céline Achour, Æ, Atty Bax, Tamina Beausoleil, Jérémy Bindi, Laure Boin, Yasmine Blum, Joseph Caprio, Maria Clark, Julie Dalmon, Pietr Dvarrack, Julien Griffaud, Maxime Lemoyne, Peter Lökös, Dominique Lonchampt, Nicolas Marquet, Dominique Nicolas, Marie-Charlotte Nouza, Maxime Parodi, Vincent Puren, Olivier Rebufa, Caroline Riegert, Stella Rinke, Mme S., Nathalie Sapin et Céline Turlotte. Commissariat : Ludovic Allabert

Exposition du 13 octobre au 25 novembre 2023
Du mercredi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h30
Vernissage jeudi 12 octobre 2023 dès 17h en présence des artistes
Cette exposition est destinée à un public averti !