DRAWING DRAW #8

Le lieu multiple montpellier et la N5 Galerie font leur rentrée à l’unisson avec la huitième édition du salon du dessin contemporain Drawing draw, qui propose des regards croisés d’artistes autour de la pratique du dessin, sous des formes diverses. Cette année nous vous proposons de découvrir les travaux de Chrystèle Gonçalves, Susanna Lehtinen, Dominique Lonchampt, Michèle Mascherpa, Pierre Touron et Jean-Marc Urquidi.

Jeudi 5 septembre 2024, ouverture dès 17h au lieu multiple montpellier Vendredi 6 septembre 2024, ouverture dès 17h à la N5 Galerie
Expositions du 5 septembre au 5 octobre 2024

À la N5 Galerie, découvrons le travail de Dominique Lonchampt, Michèle Mascherpa et Pierre Touron.

Depuis notre première collaboration en 2016, Dominique Lonchampt poursuit ses recherches sur l’expression du minéral dans tous ses états. Travailler avec la pierre, c’est vivre une relation à la fois physique et mentale au temps et à la mémoire. La poussière de pierre récoltée à l’atelier, ainsi que la cendre et l’oxyde de fer d’objets laissés pour compte, ne sont autre que particules de temps et de mémoire, de gestes et de pensées. L’artiste réinvestit ces poudres et particules dans ses dessins et volumes, par superpositions, voisinages, porosités, enchevêtrements. Dominique Lonchampt révèle des lignes à décrypter, pour entamer, tel le géologue, un voyage à travers le temps. Utilisant le papier comme empreinte et emprunt, au sens du prélèvement de formes-matières, l’artiste manie l’art de la « transfiguration » pour nous proposer de nouvelles lectures et ouvrir ainsi le théâtre de notre imaginaire.

Oxyde de fer et cendre sur papier 30×30 cm, 2024, Dominique Lonchampt

Michèle Mascherpa dessine comme elle écrit, écrit comme elle dessine. Son écriture devient plastique et prend une place considérable dans son travail. Elle pratique l’allusion, la figure de rhétorique consistant à dire une chose avec l’intention d’en faire entendre une autre. Elle revient à l’essence même de l’écriture comme geste, le mot parfois lisible / parfois en braille, devient un élément graphique à part entière. Ses dessins sont réalisés de manière très spontanée sur un papier préparé de longue date, qui mature tel un épiderme et se charge d’éléments graphiques et de collages. Les dessins, les gravures et les textes s’y inscrivent en profondeur. Le temps est à l’œuvre dans chaque pièce, il évolue, restitue ou avale ce qui y a été accueilli au moment de la réalisation.

Technique mixte sur papiers découpés 28×29 cm, 2024, Michèle Mascherpa

Pierre Touron aime cultiver le goût de l’étrange jusqu’à explorer les limites du réel. Son travail se développe comme un chemin, auquel aucune direction particulière ne saurait être imposée. Seule l’association d’images compte ! C’est une composition faite de souvenirs réels ou rêvés, d’images empruntées dans des livres d’art ou d’anciens dictionnaires illustrés, … Entre équilibre et déséquilibre, pleins et vides, lumières et ombres, … ses dessins dialoguent dans un espace-temps suspendu. Un va-et-vient perpétuel entre la réalité et la subjectivité qui nous entraîne dans un onirisme poétique. L’idée de temps est ici primordiale et s’impose autant dans la durée de réalisation de ses œuvres que dans son attachement à nous faire voyager dans différentes temporalités. Avec un trait sûr et minutieux, l’artiste tisse les thèmes qui sous-tendent ses interrogations avec virtuosité et alchimie.

Graphite et crayon bleu sur papier aquarelle 40x30cm, 2024, Pierre Touron

DRAWING DRAW 8è édition
Vernissage à la N5 Galerie le vendredi 6 septembre 2024 dès 17h
Exposition du 7 septembre au 5 octobre 2024
du mercredi au samedi, de 10h à 13h et de 14h à 18h30

Au lieu multiple montpellier, découvrons le travail de Chrystèle Gonçalves, Susanna Lehtinen et Jean-Marc Urquidi. En savoir plus
Vernissage le jeudi 5 septembre 2024 dès 17h en présence des artistes
Exposition du 6 septembre au 5 octobre 2024
vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV au 3 rue de Moissac, 34090 Mtp

Partenaire du salon, la Maison pour tous Frédéric Chopin proposera en ses murs une exposition d’œuvres de chacun des six artistes, ainsi qu’un workshop participatif avec l’artiste invitée Thilleli Rahmoun le 27 septembre.

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NO PROHIBIDA chapitre 2

Nous sommes heureux de vous présenter, suite à une première édition en 2020, le second chapitre d’une exposition intitulée [ NO PROHIBIDA ], une vision subtile, plurielle et décloisonnée du sexe, des fantasmes et du désir à travers le regard de 26 artistes, soit plus d’une centaine d’œuvres sublimant les corps, les sexualités et l’érotisme.

Depuis l’Antiquité les artistes ne cessent d’interpréter le désir amoureux, de saisir une pulsion charnelle : c’est l’instinct le plus universel dans l’histoire de l’homme à travers l’art. L’érotisme a inspiré quelques-unes des plus belles créations de l’histoire de l’art (peintures de Botticelli, sculptures de Michel-Ange, Rodin ou Louise Bourgeois pour ne citer qu’eux). Mais voilà, ce qui est considéré comme beau et sensuel par l’un, est jugé lascif et obscène par l’autre. De nombreux artistes, en leur temps, en ont d’ailleurs fait les frais (Courbet et L’origine du monde, Rembrandt et Le lit à la Française, ou plus proche de nous des artistes comme Nan Goldin, Mapplethorpe, …). L’érotisme et la sexualité dans l’histoire de l’art ne s’expriment pas de la même façon au fil des siècles. La création suit l’évolution de la société, se faisant plus explicite aux périodes libérées. … Et ce n’est pas sans poser problème ! Hier, aujourd’hui et inévitablement demain.

Cette exposition regroupe 26 artistes contemporains de tous bords, de tous poils qui travaillent aussi bien la vidéo que la photographie, la peinture, le collage, la sculpture le dessin ou même la broderie ! Les multiples représentations et sujets sont ici également abordés par les artistes qui suggèrent, dévoilent à peine ou laissent voir et affichent clairement l’intention.

La question d’identité, ici photographiée par Nathalie Sapin avec pour sujet l’alter-ego de Nicolas Marquet, côtoie le corps à corps avec la matière des sculptures aux formes anatomiques de Dominique Lonchampt. Le fétichisme du latex, représenté dans les peintures de Marie-Charlote Nouza, fait face à l’inquiétante frontière entre humanité et bestialité abordée dans les dessins de Tamina Beausoleil. Le bondage, la fessée, représentés dans les illustrations de Céline Achour, s’affichent à côté de la pensée libertaire – ode à l’hédonisme – des broderies de Yasmine Blum. Céline Turlotte et Jérémy Bindi s’approprient, quant à eux, le territoire de la sexualité avec des œuvres à la fois anthropomorphiques, troublantes et ludiques, pendant que Julie Dalmon amplifie la dimension érotique de son travail par l’organicité du support utilisé (dessin sur peau tendue). Avec ses tirages noir & blanc l’artiste photographe Joseph Caprio dépasse les clivages classiques du nu masculin et des multiples possibilités du couple. Le reflet de nos fantasmes brulants et de nos rêves torrides couché sur papier brûlé par Mme S. flirte avec l’hyperréalisme des dessins de Maxime Lemoyne, qui nous montre ce qu’habituellement on dissimule (une façon pour lui de « fouiller l’intime »). L’autoportrait, genre à part entière dans l’histoire de l’art, est également représenté ici avec les œuvres des photographes Piert Dvarrack et Olivier Rebufa. Quand le premier questionne notre rapport à l’intime, le second pose aux côtés de la célèbre poupée Barbie dans des mises en scène à l’attitude joyeuse qui convoquent amour/sexe, beauté/luxe et volupté. L’interface entre l’intérieur et l’extérieur du corps, explorée dans les dessins de Maria Clark et la question de la relation fusionnelle entre l’artiste, son œuvre, ses représentations, avec les aquarelles à la langue de AE ou encore les gouaches de Stella Rinke, sont des thèmes également abordés ici, propices à désorienter notre observation et notre interprétation. Peter Lökös tend aussi à changer notre point de vue de la réalité et à ouvrir notre perception vers la ré-interprétation avec sa peinture sur le corps flottant, déroutant, viscéral, métaphysique. Certains artistes abordent la sexualité et le corps avec humour et décalage. C’est le cas ici avec les collages image/texte de Dominique Nicolas, les jubilatoires dessins de Julien Griffaud, les fantaisistes sculptures/objets domestiques et religieux de Atty Bax qui glorifient nos caractéristiques sexuelles et matérialise l’érotisme … ou encore le travail en technique mixte de Laure Boin qui réinterprète les notions de vice et de vertu. Caroline Riegert invente des vies et des histoires en peignant des scènes érotiques des années 20 et en les associant à d’anciens clichés photographiques d’inconnus. À l’inverse de l’artiste Vincent Puren qui propose, avec ses aquarelles, le début d’une histoire onirique, d’un sentiment, d’une sensation, … La suite, c’est au regardeur qu’il laisse le soin de la raconter. Tout comme Maxime Parodi qui présente des dessins intitulés « autofictions » sous forme d’arrêt sur image laissant libre cours à notre imaginaire, afin que nous inventions l’amont ou l’aval de l’histoire.

Nombreux sont les clins d’œil aux traditions érotiques, variées sont les représentations sexuelles évoquées, tous les travaux présentés ici ont l’intention forte de sublimer le corps et l’érotisme au-delà des tabous et préjugés existants. La multiplicité de ces représentations et des médias nous offre décidément de bien voluptueuses émotions ! Mais ce que le public, a-mateur d’art, peut voir se confond rapidement à ce qu’il peut songer. L’œuvre d’art est ici liée à un imaginaire fantasmatique et les désirs se confrontent souvent à une réalité différente.

Retour sur l’édition de l’exposition NO PROHIBIDA 2020

NO PROHIBIDA chapitre 2
Avec Céline Achour, Æ, Atty Bax, Tamina Beausoleil, Jérémy Bindi, Laure Boin, Yasmine Blum, Joseph Caprio, Maria Clark, Julie Dalmon, Pietr Dvarrack, Julien Griffaud, Maxime Lemoyne, Peter Lökös, Dominique Lonchampt, Nicolas Marquet, Dominique Nicolas, Marie-Charlotte Nouza, Maxime Parodi, Vincent Puren, Olivier Rebufa, Caroline Riegert, Stella Rinke, Mme S., Nathalie Sapin et Céline Turlotte. Commissariat : Ludovic Allabert

Exposition du 13 octobre au 25 novembre 2023
Du mercredi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h30
Vernissage jeudi 12 octobre 2023 dès 17h en présence des artistes
Cette exposition est destinée à un public averti !

Exercices de style

Le dessin est à la base de toute création visuelle. Sa pratique et ses formes d’expressions multiples sont au centre de l’exposition proposée par N°5 Galerie, autour de drawing room. Dans leur démarche d’interprétation, les trois artistes présentés utilisent des outils et des supports variés. Ici, le choix des représentations, d’inspirations diverses, navigue tantôt entre l’académisme et l’affranchissement des règles, jusqu’à parfois même oublier les notions de base du dessin afin de troubler notre perception…

N°5 GALERIE - MONTPELLIER EXPOSITION septembre 2016 - exercice de styles - Dominique Lonchampt - Clea Lala - Gilles Bingisser

Pour la série Fernando personne, Gilles Bingisser a souvent pensé à l’utilisation des hétéronymes de Fernando Pessoa : « Je ne suis plus moi, je suis un fragment de moi conservé dans un musée abandonné ». Par ses dessins, techniques et formats divers sur papiers, l’artiste essaye de rendre visible, sensible, l’absence de l’être et le faux-semblant. Une mise en scène du fragment sous forme de ballades à tâtons qui place le learning by doing en moteur quotidien.

Cléa Lala a plusieurs cordes a son arc. Parfois avec humour, parfois avec provocation, parfois sur papier, sur textile ou en images animées, elle raconte des histoires en créant des liens entre le fond et la forme, notamment par la customisation. En se servant d’outils tels que le fil à broder, elle aborde ici des problématiques tant personnelles qu’universelles comme l’amour, la violence, la tristesse, en tirant chaque fil d’inspiration du nœud de son vécu.

La pratique du dessin est, pour Dominique Lonchampt, en rapport au minéral. Ici les kerns s’affichent dans leur modestie de “pierres des chemins”: le papier épouse des formes existantes dans l’espace littéral et, par « frottage », révèle des lignes à décrypter, pour entamer tel le géologue, un voyage à travers le temps. Les kerns sont marques de passage, comme le geste qui, muni de mine de plomb ou de poudre de graphite, trace des cercles, universels, intemporels, prémices d’un univers en formation…

« EXERCICES DE STYLE »
Gilles Bingisser, Cléa Lala et Dominique Lonchampt
Du 13 septembre au 5 novembre 2016
Du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h30
Vernissage le mardi 13 septembre de 17h à 20h
N°5 GALERIE
5 rue Sainte Anne, 34000 Montpellier
09 81 05 39 75

En partenariat avec la galerie le lieu multiple montpellier.

Retour en images sur le vernissage :

Retour en images sur « Lecture publique » de Gilles Bingisser, Marion Capelier et Yann Van Der meer, le samedi 17 septembre 2016 :

 

À la rue ! « Il s’agit du texte « aujourd’hui à Madrid », lu à la galerie N°5 le 17 septembre dernier (voir vidéo ci-dessus) et imprimé sur un format A0 sur lequel je vais intervenir et que je vais distribuer aux passants. L’idée étant de réunir tous les morceaux distribués pour reconstituer le texte dans quelques mois. Hommage à « cut piece » de Yoko Ono en 1965… En 65, j’avais 5 ans je commençais à écrire… enjoy » Gilles Bingisser. Retour en images sur cette  intervention du samedi 7 octobre 2016 :